Chaque année, tous les seconds lundi du mois de janvier un étrange rituel se produit inlassablement dans tout le Japon. Des milliers de jeunes japonais circulent en toute quiétude habillés en Kimono (à manches longues aussi appelés Furisode « 振袖 ») et en geta de paille (les fameuse Zôri « 草履 ») direction le bureau préfectoral dépendant de leur lieu de résidence. Étrange spectacle que ce contraste entre tradition et modernité dans une mégalopole survitaminée comme Tokyo ou les Kimonos côtoient les costumes sobres et ajustés des salaryman dans le métro.
Quelle peut bien être la raison qui pousse tant de jeunes japonais à troquer leurs habits décontractés de tous les jours pour un Kimono en plein centre ville de Tokyo ? Tout simplement la majorité.
Et oui, contrairement en France ou d’autres pays en Europe ou l’accession à majorité se fête de façon beaucoup plus intimiste, en famille ou entre amis, l’événement prend une toute autre ampleur au Japon.
Tout d’abord, il semble bon de préciser que la majorité est légalement admise à partir de l’âge de 20 ans au Japon. Cigarettes, alcool, droit de vote, permis de conduire, autant d’interdit qui deviennent désormais possible pour une nouvelle génération de japonais chaque année. Tous les seconds lundi du mois de janvier, la génération de l’année précédente qui à ainsi eu 20 ans, se rassemble pour fêter une nouvelle étape dans la vie de chaque citoyen japonais.
Cette année, ce fut donc au tour des japonais nés en 1993 de se rendre dans les différents bureau préfectoraux de tout le pays pour assister au discours d’intronisation, discuter entre amis, et partager de nombreux cadeaux avec l’ensemble de la famille (un peu comme l’acte de communion dans les familles catholiques de France). Le soir, ces nouveaux hommes et femmes définitivement adoubés fêtent généralement l’événement entre eux, à leur manière, profitant certainement de la nouvelle liberté qui leur ai donné de pouvoir consommer de l’alcool dans les bars et Izakaya de Tokyo (je vous rassure, ceux qui ont scrupuleusement respectés la loi jusqu’à leur 20 ans avant de toucher à un verre d’alcool et une espèce rare ). Enfin; c’est l’événement qui compte.
Si il y a bien une chose qui m’a personnellement surpris à la découverte de cette tradition (hormis le fait que celle-ci soit respectée par une écrasante majorité de japonais), c’est le côté particulièrement travaillé des Kimono féminin qui ne ressemblent définitivement aucun autres au Japon. A mi-chemin entre la tradition et la modernité, ce Kimono porté à cette simple occasion est un véritable régal pour les yeux, un festival de couleur se mariant tellement bien avec l’hiver japonais.
Bref, si vous croisez plusieurs japonais(es) en Kimono surfant sur leur i-phone à la main en plein de mois de janvier dans le métro de Tokyo, ne soyez plus surpris .
Site d’Ecole-Tokyo: http://www.ecole-tokyo.com/
Facebook: https://www.facebook.com/EcoleTokyo
Twitter: https://twitter.com/TokyoEcole