L’une des principales questions que l’on se pose lorsque l’on passe un mois de décembre au Japon pour la première fois, c’est bien la place que tiens la fête de Noël au Japon.
Véritable fête traditionnelle ou simple fête commerciale importée ? Et surtout comment se caractérise l’imaginaire de Noël dans l’esprit des japonais ?
Avant toute chose, il parait important de rappeler que Noël est à l’origine une fête de tradition purement chrétienne commémorant la naissance de Jésus. N’oublions toutefois pas que dans l’Europe pré-chrétienne de nombreuses cérémonies païennes célébrées déjà le solstice d’hiver à la même date.
Mais quand est-il du Japon ?
Les chrétiens (en minorité très restreinte depuis 1549 et l’arrivée des premiers missionnaires jésuites) ayant été victimes de persécutions jusqu’au tout début de l’ère meiji (1868), on comprend facilement que la fête de Noël ne ce soit jamais présentée comme une évidence dans l’histoire du pays du soleil levant.
Il faudra d’ailleurs attendre l’après seconde guerre mondiale, la rapide occidentalisation du Japon de par sa proximité diplomatique direct avec l’occupant américain, pour que les premières évocations direct de la célébration de Noël soient présentes.
Outre Coca-Cola est ses célèbres publicités ayant définitivement matérialisés l’image du père noël dans le monde entier, c’est KFC le premier qui lancera la première campagne marketing de Noël au Japon avec la vente de poulet rôti traditionnel (allez comprendre). Au vu du succès de l’opération, d’autres grandes enseignes ont tout de suite pu mesurer le potentiel commercial évident d’une telle fête.
En clair, au même titre que Halloween, la Saint Valentin ou encore le mariage à l’église, Noël représente également une importation purement et simplement commerciale d’une tradition culturelle occidentale. Il serait cependant injuste de s’arrêter là sans parler des caractéristiques propres qui ont pu être insufflées au contact d’une culture japonaise si caractéristique.
Tout d’abord, ne cherchez pas le père Noël. Celui-ci a depuis bien longtemps baissé les bras au Japon et cédé sa place à une consœur aux traits plus féminins et juvéniles.
Noël au Japon, c’est avant tout une fête kawai, ou l’on se doit d’en mettre plein la vue, d’attirer le client et de libérer un potentiel de consommation maximal. Et pour cela tout le monde met la main à la pâte. Rirakumma, Mickey et ses potes de chez Disney, KFC, Mc Donald, AKB48, Pikachu et les pokemons, les SMAP, les Johnny’s, toutes les déclinaisons commerciales possibles et imaginables sont mises à contribution dans se festival de couleur, la mère Noël devenant le symbole sexy ultime souveraine de toutes ses contradictions.
Noël n’étant ainsi pas une fête familiale celle-ci s’est progressivement improvisée comme le rendez-vous romantique absolument immanquable, surtout dans une ville comme Tokyo. La municipalité ne fait ainsi pas les choses à moitié, et ce sont plusieurs dizaines de milliers de personnes qui se déplacent chaque années juste pour admirer les formidables illuminations de Noël de Harajuku, Ginza ou Roppongi. Certains restaurants voient leur carnet de réservation rempli d’une année à l’autre pour le jour J du rendez-vous intime des couples branchés de la capitale.
Épuré de tout le contexte familial et religieux, Noël est donc traité de manière plus commercial au Japon. Chacun y trouvera donc son compte.
Ce qui est sûr, c’est la magie opère toujours, et ce même à plus de 12 000 km du cœur des foyers français.
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Quand est-ce ils vont arrêter de faire le signe de victoire (ou bien ‘peace sign’)’ finalement? J’en ai marre…